Les Anciennes Beynoises

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Le Mans Classic édition 2006

Préambule

Au début d’une nouvelle année, ou d’une nouvelle journée, même avec une très bonne boule de cristal, on pourrait parfois avoir du mal à croire ce qu’elle nous laisse entrevoir. Et en ce vendredi matin-là, celui précédant le grand week-end du Mans Classic, elle m’aurait susurré : « Claude, tu vas acheter une paire de collants dans la journée », j’aurais franchement éclaté de rire, tout en me demandant quand même quelle serait la Belle qui en profiterait.

Orly, 15 heures. Je récupère mon sac de voyage qui sent encore bon la Corse et je file chez Patrice pour notre départ pour Le Mans. La TR4 est bien sûre prête et rutilante, on s’en doute. On trouve une petite place pour mon sac entre ‘quelques’ bouteilles  et nous voilà sur la route.

Glong. Patrice me regarde et me demande «  bizarre ce bruit, t’as entendu ? » La TR4 semble pourtant fonctionner normalement mais je me rends compte que Patrice est intrigué quant à l’origine de ce bruit. Cinq kilomètres plus loin, toute une série de Glong nous oblige à stopper sur le bas côté de la voie rapide. Capot ouvert, nous découvrons l’origine : c’est la courroie de la pompe à eau qui nous lâche. Oups ! Comment allons nous faire ?

Patrice est déjà en train de farfouiller dans son coffre et en extirpe une courroie neuve… Là, je suis vraiment bluffé !  Vite l’appareil photo pour immortaliser ce cours de mécanique improvisé. Les restes de cette traîtresse de courroie sont rapidement enlevés, mais impossible de mettre la nouvelle en place. Une erreur de conception réduit tous les efforts de Patrice à néant. Après une quinzaine de minutes, il faut se rendre à l’évidence. Nous voilà vraiment en panne.

Et c’est à ce moment là que je découvre que la boule de cristal avait raison. Mais finalement de Belle, point! C’est juste Patrice qui me demande «  t’as pas un collant? On en aurait un, on l’aurait utilisé comme courroie! »

Désolé pour cette fois-ci, Patrice, je n’avais pas prévu… Mais c’est juré, la prochaine fois on ne part pas sans avoir à nos côtés une passagère équipée ‘dépannage minute’.  

Décision est prise de rentrer chez lui pour changer de voiture. Mais sans pompe à eau, il faut couper le moteur toutes les minutes, et laisser la voiture filer. C’est un peu fastidieux, mais Patrice semble avoir horreur des dépanneurs, alors… Puis, nous voilà à passer en roue libre devant un centre commercial. D’un coup de volant agile nous arrivons sur notre lancée dans le parking.

Le rendez-vous avec mon destin annoncé est là, maintenant ! Ma mission commence : ce n’est quand même pas la première fois que je fréquente un rayon de sous-vêtements féminins, mais bon, de là à être un expert… J’évite les produits trop sexy qui ne seraient d’aucune utilité pour notre petite anglaise et mes yeux croisent finalement une paire étiquetée   ‘super résistant’. Hum, j’ai plus ou moins de mal à en imaginer la réelle nécessité pour … l’usage au quotidien, mais dans notre cas, c’est le produit qu’il nous faut !

De retour à la voiture, sa mise en place ne prend que quelques secondes. A peine moins d’ailleurs qu’il ne lui en faudra pour s’entortiller ensuite lâchement autour de l’axe de la poulie. Le deuxième essai ne s’avérant finalement pas plus concluant, nous reprenons nos séquences roues libres en direction du nid de Triumph, situé comme il se doit en hauteur, ce qui rend le dernier kilomètre un peu chaud !

Changement de couleur. On repart avec une bleue cette fois-ci. Zut, la casquette n’est plus assortie ! Le chant du six cylindres de l’Herald Vitesse me charme une fois de plus dans cette presque paisible soirée d’été, de gros nuages très noirs s’évertuant à se déverser sur notre passage.

L’approche finale vers le gîte nous est indiqué par Philippe, déjà arrivé sur place avec les autres, un peu à la façon road book. Pas de problème ! Après les quelques rallyes historiques effectués avec Patrice, je suis à mon affaire. Comme si on était déjà en train de prendre l’apéro. Dernière case : à la sortie de la ville, faire trois kilomètres après le passage à niveau, le gîte est indiqué sur la droite. Quatre kilomètres, rien à droite ! Patrice me regarde, l’air interrogateur. On continue. Cinq kilomètres, toujours rien !!! Demi-tour, on recommence, rien, pas de gîte ! On se téléphone, on se cherche, on ne se trouve toujours pas ! Cela sent la coquille du road book, ou sinon il faut que je change ‘d’activité’ au plus vite. Déjà mes espoirs de pouvoir monnayer un jour mes ‘talents’, comme les grands copilotes, s’évanouissent. Mais rien de grave, de toute manière les saucisses doivent être en train de cuire en envahissant l’air du soir de ces odeurs succulentes. D’ailleurs, on devrait bien voir la fumée du barbecue quand même ou alors… on n’est pas sur la bonne route.

Coup de téléphone – il manque finalement bien une case au pseudo road book. On trouve alors la bonne route, le bon passage à niveau et Joël qui nous attend au bord de la route avec son Healey. Il nous guide jusqu’au gîte où Philippe, hilare, le bras replié pour se protéger le visage, nous supplie d’être indulgent. Les verres remplis et les amis des Anciennes Beynoises qui nous accueillent chaleureusement, le grand week-end du Mans Classic peut commencer.

 

 

Claude TAFFOUREAU

 

La manifestation

Excités comme des puces, Grégoire et moi-même, trouvions l’occasion de nous éclipser du vin d’honneur d’un mariage pour monter dans la Jaguar, et direction « Le Mans Classic ». Les souvenirs de la dernière édition étaient tellement présents qu’il fallait qu’on y retourne vite.

Le V12 Anglais nous amena sans souci aux portes du circuit, bien que la chaleur de l’habitacle avait pris le dessus sur la climatisation défectueuse. Nos « pass » en main, nous trouvons l’emplacement du Club sans problème où les habituelles Triumph Beynoises avaient déjà pris position.

Le bruit des mécaniques sur le circuit nous fit des frissons dans le dos et le spectacle qui se présentait à nous, était fantastique. Des GT de toutes sortes, stationnées bien sagement, se faisaient dorer au soleil, et autour des badauds avec des yeux écarquillés qui n’en avaient jamais vu autant. PORSCHE à foison, FERRARI, ALFA ROMEO, LOTUS, MASERATI, LAMBORGHINI… Tous les modèles de toutes les couleurs. Il faut reconnaître qu’il n’y a qu’au « Mans Classic » que l’on peut voir autant de modèles. Caméscope en main, cette année, nous avions convenu de se faire un film en guise de souvenir avec l’avantage des bruits moteur en sus.

Grégoire, fou de joie, ne savait plus où donner de la tête mais le meilleur reste à venir. En route vers les paddocks à travers un trafic de tout âge ; une 905 vainqueur au Mans passe porte au vent, une JAGUAR Type D revient de la station, 2 Corvettes pétaradent comme des folles plus loin, une Bentley fait le tour des paddocks …. Et les spectateurs baignent dans ce jus, Ô combien palpitant !

Cette troisième édition confirme que la biennale du Mans Classic fait partie des quatre événements majeurs de l’automobile historique sportive : Mille Miglia, Monterey et Goodwood. Les Anglais, malgré la concurrence de date de ce dernier, ne sont pas en reste, et ils sont fort nombreux…

Cette année, c’est aussi l’occasion pour Ford, de fêter le triplé de la victoire de la GT 40. Une parade d’une quarantaine de voitures est organisée sur le circuit où on y retrouve les modèles de 1966 mais aussi les nouveaux modèles 2003.

Au fur et à mesure de nos balades, nous retrouvons mon frère et ses amis, et nous décidons d’aller dans les tribunes pour assister au départ du plateau 4 : les Années 60. Une cinquantaine de véhicules prennent position en épi. Les pilotes de l’autre côté de la piste, dans l’attente du starter, symbolisé par notre drapeau tricolore. Un spectacle émouvant où la nostalgie battait son plein. Je regardais mon frère avec des yeux émerveillés. Tous les modèles qui nous passionnent étaient en bas, prêts à démarrer sur les chapeaux de roues. Le speaker fait un détail précis des participants : Ford GT 40, Mustang, Jaguar, Ferrari 250, Porsche 356, CD Panhard, Lotus, Austin Healey, Sunbeam, Triumph, Alpine…. Bon sang ! Qu’est ce que j’aimerais bien être à la place de ces pilotes ! Je m’imprégnais, juste un instant, tel Steve Mac Queen, concentré dans le film « Le Mans », où plus un bruit autour de lui… Juste le battement de son cœur, dans l’attente du starter.

Puis ce fut l’agitation du drapeau tricolore, et les pilotes coururent prendre possession de leur monture. Contact..  Et un vacarme énorme envahit les tribunes.

Un capharnaüm immense ! Des autos dans tous les sens, des dérapages à gogo et tout ce petit monde partit  le mors aux dents attaquer la première difficulté : la courbe DUNLOP. Quel PIED !!!!!!!

13 minutes plus tard, les revoilà pour un départ lancé. Les poils au garde à vous dans le dos, nous jubilions comme des fous à se surprendre à crier comme des supporters en furie, sachant que dans ce vacarme, on ne nous entendrait pas…

Une fois la meute passée, on se regardait, hilares, en se disant que l’on venait de vivre un moment magique. C’est ça Le Mans Classic !

A la sortie des tribunes, le dernier plateau à gauche, recélait des trésors de voitures sportives. Cette année, l’organisation ouvra les inscriptions jusqu’à 1980, ce qui permit d’accueillir de belles autos, comme la BMW M1 et les FERRARI Daytona. Notre visite en toute liberté : c’est cela aussi « Le Mans Classic », nous permit de constater la véritable passion qui animait ses pilotes. Une bande de potes tous unis pour en découdre comme dans l’ancien temps, et faire revivre des légendes. Certes, financièrement, il faut suivre, incontestablement. Mais quand on sait que l’organisation a validé 500 voitures sur la piste, pour plus de 2 000 candidatures… C’est de la folie !

Les nouvelles infrastructures du circuit nous ont permis de découvrir de nouveaux points de vue, et le village était particulièrement animé. Une exposition d’une vingtaine d’Aston Martin, tous modèles 2006 confondus nous arrêta net. BMW avait déplacé une partie de son musée. Et une rétrospective de tous les véhicules gagnants était présentée au centre du village, ce qui nous permis de découvrir cette 905 qui, malheureusement, n’allait pas effectuer un seul tour de piste. Dommage !(Thierry, y a du boulot pour toi) !


 

Il commence à faire faim et nous décidâmes de nous poser à un point stratégique pour voir le spectacle. La courbe DUNLOP, quelle bonne idée ! Il faut reconnaître que nous allions passer 2 à 3 heures de bonheur, tant les dérapages, les rétrogradages, les sorties sur gravillon, les loupés de passage de boîte de vitesse, les retours d’échappement, les décélérations, les accélérations allaient être légion…Il faut en convenir, ils ne font pas de la figuration !

 A 3 heures du matin, nous hésitâmes à faire du camping au pied de la voiture, ou de répondre favorablement à l’invitation de Patrice de nous loger dans le gîte commun. Au final, nous suivons Patrice et ses potes dans l’Herald décapotée au travers de la forêt, où semble t-il, la route retenue ne fait pas l’unanimité du quatuor. A chaque virage, un brouhaha incongru nous témoigna du dilemme… Mais enfin, le gîte se présenta à nous, et dans une obscurité assoupie, nous prenons place dans nos alcôves, bercés ( si l’on veut ) par un duo de ronfleurs, qui à ma connaissance, sont déjà qualifiés pour les championnats du monde…

Le lendemain, tout le Triumph’s team Beynois reprend la route du circuit après un petit déjeuner fort sympathique.

Au premier carrefour, l’Austin Healey de Joël, ayant semble t-il été vexée par ses consoeurs TRIUMPH, décida d’en rester là brutalement. Pendant plus d’une heure et demie, nous cherchions à localiser la panne (essence, allumage, essence, allumage…). Au bout d’un moment, force était de constater notre impuissance faute de pièces de rechange mais le diagnostic était le bon : tête d’allumeur.

La Belle resta dans le jardin d’un pavillon et le convoi repartit de plus belle.

Après une matinée bien entamée, il fallait nous rassasier du Mans Classic dans l’urgence. Heureusement, le dernier plateau se prépare en pré grille et une trentaine de monstres (c’est l’ère TURBO) prennent possession des lieux. Un à un, les fauves arrivent, rugissants dans les tours, puis un silence total s’installa en attendant le signal. C’est l’occasion pour nous de remonter la pré grille et de découvrir des pilotes légendaires comme Pescarolo, Ragnotti, Jaussaud … décontractés, signant des autographes. Nous pouvions toucher les autos, les sentir, découvrir leurs entrailles, leurs tableaux de bord et imaginer une fraction de seconde, être au volant. Porsche 936 Gulf, Alpine Renault Elf, Porsche Turbo Inaltéra, et la première WM avec ses feux AR de CX, BMW M1, Ferrari, Lola, Chevron…

L’agitation se fait ressentir ; « Messieurs, moteur !! ». Caméscope en main, fébrile sur le moment, je me mets à l’arrière de la PORSCHE 936. Les échappements rugissent, les coups d’accélération ensorcèlent l’assistance, une à une, les voitures passent devant moi, en ne lésinant pas sur le coup d’accélérateur. C’est génial ! Mes oreilles s’en souviennent encore...

Plus tard, nous les retrouverons sur la piste, mettant à rude épreuve leurs assistances, et les abandons se feront légion, faute de ne pas vouloir casser la mécanique. Mais le spectacle avait bien eu lieu…

De retour sur le parking du Club, dans l’enceinte du circuit Bugatti, un pique-nique gargantuesque nous attendait. Des souvenirs plein la tête, des images plein les yeux, et une passion en commun ; les voitures anciennes.

 

PS : 3 jours plus tard, l’Austin Healey sera rapatriée à Courgent sans encombre et avec sa nouvelle tête d’allumeur, elle repartira pour de nouvelles aventures…

 

Nicolas MICHAUT

 

 

 

 

 

 

 

 

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